Jeux de pouvoir (article annexe)
TEXTE EN 6 PARTIES
(6ème partie : article annexe)
↵ Pour lire la première partie : "Qu'est-ce qu'un jeu de pouvoir ?" et "Comment naît un jeu de pouvoir" cliquez ICI
↵ Pour lire la deuxième partie : "Apprendre à reconnaître un jeu de pouvoir" cliquez ICI
↵ Pour lire la troisième partie : "Du bébé à l'adulte" cliquez ICI
↵ Pour lire la quatrième partie : "Mettre fin à un jeu de pouvoir" cliquez ICI
↵ Pour lire la conclusion : "Et l'amour dans tout ça" cliquez ICI
Ainsi que je vous l'avais déjà annoncé, de nombreuses confidences m'ont amenée à rédiger ce nouveau volet à l'intention de tous ceux qui souhaitent approfondir davantage ce thème.
Le doute
Lorsqu'on décide de mettre fin à un jeu de pouvoir quel qu'il soit, on est généralement loin de mesurer l'énergie que cela demande. Propulsé par le besoin impératif d'échapper à un système qui ne répond pas (ou plus) à nos aspirations les plus légitimes on se lance dans l'action plein de courage et d'énergie. Or, contraint de laisser derrière soi des comportements familiers cet élan se heurte régulièrement à des doutes. Face à ce sentiment de malaise et même parfois de culpabilité, la tentation de repartir en arrière est grande. C'est la raison pour laquelle on doit apprendre au plus vite à développer une détermination à toute épreuve.
Bien qu'extrêmement désagréables à vivre, ces périodes d'inconfort ont pourtant, malgré les apparences, un rôle important à jouer. En effet, en conduisant à tester régulièrement la qualité de la détermination mise en jeu, le doute peut, paradoxalement, contribuer à renforcer cette détermination ! Il ne faut donc pas s'inquiéter outre mesure s'il revient de façon récurrente tout au long du processus.
Qu'est-ce qui favorise un jeu de pouvoir ?
Pour répondre à cela il faut se souvenir que dans une relation on est toujours deux, chacun alimentant, plus ou moins consciemment, le scénario de l'autre (exactement comme dans une pièce de théâtre). Or, il est rare pour ne pas dire rarissime de jouer un scénario seul, sans personne en face pour donner la réplique. Pour qu'un jeu de pouvoir puisse se développer il faut donc deux personnes. Il faut également que ces deux interprètes trouvent un intérêt (plus ou moins conscient) non seulement à jouer leur propre rôle mais à donner la réplique à l'autre !
Bien sûr, à ce stade, on ne peut encore parler véritablement de jeu de pouvoir mais, il est évident que les conditions requises se mettent déjà en place. Il suffit ensuite qu'au moins une des deux parties (et même parfois les deux) commence à tirer profit du rôle que joue l'autre pour qu'un jeu de pouvoir puisse concrètement se développer. C'est pourquoi chacun étant prisonnier du jeu de l'autre, le piège peut se refermer à la fois sur l'un ET sur l'autre...
● Exemples : une personne craignant d'être abandonnée a toutes les chances de répondre aux exigences de son partenaire par crainte qu'il la quitte tandis que, celle qui se prend pour un St Bernard se fera presser comme un citron par des gens qui s'agripperont à elle comme à une bouée de sauvetage et que, celle qui ne sait pas poser ses limites trouvera sans mal quelqu'un qui abusera sans aucun scrupule de son temps, de son énergie et même de son argent.
Dans ces exemples, on voit comment par leurs scénarios, certaines personnes favorisent, à leur insu, l'apparition d'un jeu de pouvoir. Ayant inconsciemment besoin de l'autre pour mener à bien leur propre scénario, elles n'ont pas conscience de lui abandonner aussi, en échange de son "partenariat", le pouvoir de contrôler aussi leur vie ! Pourtant quand le piège se referme sur elles, aucune n'aura le sentiment d'être responsable de ce qui lui arrive... Si elles rencontrent toujours le même type de personnes et de situations, c'est forcément la faute à "pas de chance" ! Si elles se font systématiquement avoir c'est évidemment l'autre qui est en cause. Or, si elles n'avaient pas fourni elles-mêmes à l'autre (de manière souvent inconsciente et involontaire) les conditions propices à leur mise "sous tutelle" aucun jeu de pouvoir ne pourrait s'instaurer et encore moins perdurer !
Il est donc impératif d'être soi-même extrêmement vigilant car, à partir du moment où on accepte de donner la réplique à l'autre, contraint de jouer avec lui dans la même pièce (le même scénario), on devient rapidement prisonnier de ce rôle.
Pour apprendre à découvrir vos propres scénarios je vous invite à lire (ou à relire) mon article "Découvrir qui on est" (2ème partie).
Dans une relation saine chaque partie doit pouvoir évoluer à sa guise sans se sentir "coincée" dans un système ou tenue de s'ajuster systématiquement aux prérogatives de l'autre par peur de remettre en cause l'avenir de la relation. Si cela n'est pas le cas c'est qu'assurément il y a jeu de pouvoir ! Or, tout aussi enchanteur qu'il puisse paraître au premier abord, un environnement dans lequel on ne peut vivre et se mouvoir librement s'appelle : une prison !
Quelques jeux de pouvoir parmi les plus fréquents :
● Attendre qu'il (ou qu'elle) change.
MON CONSEIL : ne focalisez plus votre attention sur l'autre et recentrez toute votre énergie sur votre propre envie de renouveau. Après tout, c'est vous qui aspirez au changement, pas l'autre ! Dans ces conditions, respectez ce qu'il (elle) est et surtout les choix de vie qui sont les siens. Autrement dit, soit vous acceptez totalement cette personne et vous la prenez comme elle est soit, si cette idée vous est insupportable, aimez-là assez pour la laisser vivre comme elle l'entend autrement dit, fichez-lui la paix. Si vous n'y parvenez pas, alors au moins respectez-la assez pour la quitter !
A ce propos je vous suggère de lire, ou de relire, le texte "changer le monde".
Attention ! Il ne suffit pas de quitter quelqu'un pour mettre fin à un jeu de pouvoir. Quitter l'autre (ou le menacer de le quitter) en nourrissant à son égard un projet implicite peut être seulement une manière différente de faire pression sur lui. Croire mettre fin à un jeu de pouvoir en se séparant de l'autre tout en restant implicitement dans l'attente qu'il revienne est un leurre. Ce n'est ni plus ni moins qu'une forme de chantage pour parvenir quand même à ses fins... Je rappelle donc que mettre fin à un jeu de pouvoir signifie cesser d'attendre quoi que ce soit de l'autre ! Autrement dit, lâcher véritablement prise !
● Attendre que l'autre finisse par comprendre ce que vous attendez implicitement de lui autrement dit, qu'il fasse à votre place ce que vous n'avez pas envie de faire vous-même ! (sortir la poubelle, aller chercher le pain, poster le courrier, donner le bain au petit dernier, etc.).
MON CONSEIL : demandez-lui clairement s'il peut s'en charger. S'il ne veut pas ne lui en tenez pas rigueur et demandez éventuellement à quelqu'un d'autre ou faites-le vous-même ! Vous pouvez également, si la situation s'y prête, renoncer purement et simplement à ce que cela soit fait dans l'instant ! En effet, si le moment de votre demande était mal choisi, le refus qui vous a été opposé n'est peut-être pas définitif : un courrier peut parfois attendre le lendemain et la poubelle être sortie après le dîner !
● Attendre que votre patron vous accorde de lui-même une augmentation.
MON CONSEIL : demandez-lui un entretien pour lui exposer ouvertement votre requête tout en vous préparant à essuyer un possible refus. S'il accepte tant mieux pour vous ; s'il refuse, acceptez sa réponse et demandez-lui si sa réponse est définitive, si elle peut changer dans quelques mois ou, si encore, il a éventuellement autre chose à vous proposer. Puis, si la réponse donnée ne vous satisfait pas, lâchez prise quitte à vous mettre en quête d'un travail mieux rémunéré !
● Vous morfondre chez vous en attendant que votre meilleur(e) ami(e) -ou votre amoureux- vienne plus souvent,
MON CONSEIL : à la première occasion exprimez-lui clairement votre envie de passer plus de temps avec lui (ou avec elle) puis, vivez votre vie ! Autrement dit, passez à autre chose. Ne vous laissez plus conditionner par une personne et son hypothétique visite ! Faites-vous plaisir : sortez (seul ou avec des amis), inscrivez-vous à des cours de danse, à un club de randonnée, à un atelier de peinture ou à une toute autre activité susceptible de vous permette de découvrir d'autres facettes de vous-même ... ; bref, là aussi, lâchez-prise ! Prenez l'habitude de vivre en fonction de VOUS et non plus en fonction de l'autre !
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© Christine Coulon - avril 2012)
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Publié le samedi 19 mai 2012 par Christine