Jeux de pouvoir (1ère partie)
TEXTE EN 6 PARTIES
(1ère partie)
SOMMAIRE
- ● Première partie : Qu'est-ce qu'un je de pouvoir et comment naît un jeu de pouvoir
- ● Deuxième partie : Apprendre à reconnaître un jeu de pouvoir
- ● Troisième partie : Du bébé à l'adulte
- ● Quatrième partie : Mettre fin à un jeu de pouvoir.
- ● Conclusion : Et l'amour dans tout ça ?.
Article complémentaire : Jeux de pouvoir (article annexe)
- Souvent chacun aborde la relation avec des craintes et des espoirs qui ont parfois du mal à s'extérioriser spontanément. Prisonnier d'un bagage émotionnel inconscient et parfois difficile à gérer, chacun s'adresse à l'autre sans pouvoir exprimer clairement ce qu'il ressent. N'osant "dire" ouvertement le fond de sa pensée à l'autre, la communication s'installe alors sous forme de codes. C'est ce langage implicite qui, si on n'y prend pas garde, favorise l'apparition du jeu de pouvoir.
- Extrait de mon livret "LE PETIT GUIDE D'UNE RELATION RÉUSSIE"
✔ Qu'est-ce qu'un jeu de pouvoir ?
Le jeu de pouvoir consiste à exercer une pression sur quelqu'un pour obtenir de lui une action ou quelque chose que l'on ne peut avoir autrement. Cette pression peut s'exercer soit concrètement soit, de manière détournée (implicitement).
✔ Comment naît un jeu de pouvoir ?
Le jeu de pouvoir peut apparaître à tout moment et dans tout type de relation (amoureuse, amicale, familiale, professionnelle, ...). En effet, dès lors qu'une dépendance s'installe entre 2 personnes, il y a risque de jeu de pouvoir.
Attention ! Quand je dis risque de jeu de pouvoir cela ne signifie pas pour autant que chaque fois qu'il y a demande et donc un état de dépendance, il y forcément jeu de pouvoir.
● Exemple : Un enfant est dépendant de ses parents pour subvenir matériellement à ses besoins ; de même, un citoyen est dépendant de son facteur pour recevoir son courrier, un salarié dépendant de son employeur pour recevoir son salaire, un cinéaste dépendant de son producteur pour réaliser son film et un co-locataire dépendant de son partenaire locatif pour assurer la totalité du règlement de son loyer.
Peut-on en déduire qu'il y a forcément un jeu de pouvoir entre l'enfant et ses parents ou entre deux colocataires ? Non, bien sûr ! Si l'enfant dépend matériellement de ses parents il peut manifester par ailleurs une grande autonomie en ce qui concerne sa vie personnelle (jouer tout seul, étudier tout seul, ...) ; de la même manière deux colocataires peuvent partager le même appartement tout en préservant respectivement la vie privée de l'autre.
Il y a jeu de pouvoir seulement quand la demande n'est pas exprimée explicitement et que de ce fait, on a recours à diverses formes de pression pour obtenir de l'autre ce qu'on désire sans avoir à le lui demander.
● Exemple : Tay de passage à Paris cherche un endroit où il pourrait se restaurer et élire domicile à moindre frais pour en pas mettre à mal ses maigres économies. Se rappelant qu'une de ses vieilles tantes habite non loin de là, il espère pouvoir se faire héberger le temps de son séjour dans la capitale. Mais, il y a un hic ! Sa tante ayant la réputation de ne pas être très hospitalière, il n'est donc pas certain qu'elle accepte de partager ses repas et son logement avec lui. Attendant patiemment midi, il prépare soigneusement son plan d'action puis, sonne à sa porte. Pour ne pas éveiller sa méfiance, il s'annonce en précisant qu'étant dans les parages il a modifié son planning pour avoir le temps de lui faire cette surprise. A peine entré dans l'appartement, il ajoute qu'il ne pourra malheureusement pas rester très longtemps car il n'a pas encore mangé. Cette remarque ne provoquant pas la réaction attendue, il s'installe confortablement dans le canapé. Puis, changeant de sujet pour mieux endormir la vigilance de sa tante, il fait mine d'être particulièrement heureux de se retrouver dans cet appartement qui lui rappelle tant de bons souvenirs. Il évoque alors son oncle puis les bons petits plats qu'elle leur concoctait lorsqu'il venait chez eux en vacances. Voyant que la vieille dame, bien que visiblement émue, ne réagit toujours pas dans le sens voulu, il prend un ton détaché et il lui confie, à mots couverts, combien la vie est difficile pour lui depuis qu'il a pris son envol. Il a beaucoup de mal pour joindre les deux bouts et ce stage à Paris n'est pas fait pour arranger les choses... Bingo ! Emue par l'évocation de tant de souvenirs heureux, la vieille dame a baissé en partie la garde. Il n'en faut pas plus pour que, attendrie par les difficultés que rencontre son neveu .... elle lui propose non seulement de rester manger avec elle mais de venir s'installer chez elle le soir même au lieu de prendre une chambre à l'hôtel !
Se laissant abuser par ce qu'elle prend comme une véritable preuve d'affection à son égard, la vieille dame, habituellement vigilante, tombe dans le piège qui lui est tendu. En effet, dissimulant habillement le véritable motif de sa visite et faisant remonter dans la mémoire de la vieille dame des souvenirs heureux, Tay profite de la brèche qui s'ouvre pour finir d'amadouer sa tante et obtenir ainsi, sans difficulté, ce qu'il est réellement venu chercher et ce, sans avoir à le demander !
En revanche, si les choses sont claires et qu'il n'y a aucune forme de pression explicite ou implicite sur l'autre, il n'y a pas de jeu de pouvoir.
● Exemple : Tay de passage à Paris cherche un endroit où il pourrait se restaurer et élire domicile durant son stage sans mettre à mal ses maigres économies. Se rappelant qu'une de ses vieilles tantes habite non loin de là, il décide donc de se rendre chez elle pour lui demander s'il ne pourrait pas éventuellement rester quelques temps chez elle. Après avoir échangé quelques nouvelles, il lui explique le but de sa visite. En fait, étant en difficulté, il a pensé qu'elle pourrait peut-être lui venir en aide. Conscient de déranger les habitudes de la vieille dame, il lui précise que, venant à l'improviste, il ne s'offusquera pas de son refus et si tel est le cas, qu'elle veuille bien lui indiquer un lieu où il pourra se restaurer et dormir à un prix abordable durant son séjour dans la capitale.
Non seulement Tay exprime sans détour le véritable motif de sa visite (il n'y a donc pas manipulation) mais, il laisse la liberté à sa tante de répondre favorablement ou pas à sa demande (il n'exerce donc aucune pression). Si elle accepte, tant mieux pour lui ; si elle refuse, ce n'est pas grave ! Tay a besoin de sa tante mais il n'est pas pour autant dans un jeu de pouvoir puisque, de lui-même, il envisage d'aller s'installer ailleurs si elle ne peut répondre favorablement à sa requête.
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LE PETIT GUIDE D'UNE RELATION REUSSIE. En éclairant le lecteur sur les pièges à éviter en matière de relation, ce livret permet de trouver la place juste. Abordant la relation intérieure (avec soi) et la relation extérieure (avec l'autre), l'angle de vision que je propose permet de déjouer toutes formes de jeu de pouvoir et donc, d'être véritablement soi-même en toutes circonstances.
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(© Christine Coulon - avril 2012)
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Publié le samedi 14 avril 2012 par Christine