Jeux de pouvoir (3ème partie)
TEXTE EN 6 PARTIES
(3ème partie)
↵ Pour revenir à la première partie : "Qu'est-ce qu'un jeu de pouvoir ?" et "Comment naît un jeu de pouvoir" cliquez ICI
↵ Pour revenir à la deuxième partie : "Apprendre à reconnaître un jeu de pouvoir" cliquez ICI
✔ Du bébé à l'adulte
Porteur d'un bagage affectif et émotionnel, chacun possède certaines habitudes, voire certains mécanismes de protection. qui se sont inscrits en lui en fonction de son éducation, du milieu familial dans lequel il a grandi et de la relation qu'il a instaurée avec ses parents durant sa prime enfance. Or si, à cette époque, il a compris comment manœuvrer ses parents (et en particulier sa mère) pour obtenir l'attention dont il avait besoin, chaque fois que, voulant obtenir quelque chose, il se heurtera à nouveau à la résistance d'autrui, il reviendra d'instinct vers ce comportement familier. (...) chaque fois qu'il rencontre une opposition et, par extension, chaque fois qu'il se croit (à tort ou à raison) lésé ou en danger.
Extrait de mon livret "LE PETIT GUIDE D'UNE RELATION RÉUSSIE"
C'est tout bébé que l'être humain découvre comment il peut faire pression sur son entourage. C'est en effet par ses pleurs que le bébé attire l'attention de sa mère pour que, toutes affaires cessantes, elle s'occupe de lui. Il comprend donc rapidement que ces mêmes pleurs sont, tous comptes faits, un moyen très efficace pour obtenir satisfaction. N'est-ce pas par ses pleurs qu'il obtient d'être repris dans les bras de sa mère dès qu'elle le pose dans son lit ? Plus tard, c'est encore par ses pleurs que l'enfant parvient à infléchir l'autorité de ses parents pour rester avec les "grands" après le dîner, faire cesser une punition ou obtenir le jouet qu'il convoite dans les rayons du supermarché... Or, aider son enfant à grandir c'est aussi lui apprendre, avec fermeté et amour, à se confronter très tôt à des règles et ce, même s'il n'est pas d'accord. La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ! Il est évident que dans la vie de chacun, il y a des moments où il est possible d'obtenir facilement tout ce qu'on veut (ou presque) et d'autres où cela ne l'est pas. Il faut donc apprendre très tôt à s'ajuster aux conditions du moment pour ne pas engendrer plus tard de souffrances inutiles... C'est donc en sachant lui poser très tôt des limites que les parents incitent l'enfant à limiter ses désirs pour les ajuster à ce qui est possible tout l'aidant à apprécier à sa juste valeur ce qu'il possède déjà. Sans cet apprentissage indispensable toute limitation sera ressentie plus tard comme une frustration avec toute la cohorte de mal-être, de révolte et de violence qui s'y associe.
Or, nous avons tous été des bébés....... Nous avons donc tous un système de référence qui tente de refaire surface chaque fois qu'on ne peut obtenir ce qu'on désire le plus.
- ● Si, enfant, l'individu ne s'est vu imposer aucune limite et a fini par toujours obtenir ce qu'il désirait, utilisant un scénario bien huilé, il continuera à exercer le même type de pression chaque fois que, rencontrant une résistance, il ne pourra obtenir satisfaction comme il l'entend. En cas d'échec la frustration fera place la fureur. Or la fureur (à ne pas confondre avec la colère) est une énergie destructrice se manifestant par un déchaînement de violence qu'il est difficile de contenir et que même, parfois rien ne peut arrêter si ce n'est, l'irréparable....
- ● Maintenant si enfant il n'a pas obtenu satisfaction, l'individu a recours à un comportement différent mais tout aussi familier pour lui, à savoir : l'attente. Ici, pas de violence. Refoulée, la frustration s'exprime autrement.
- En effet l'attente est une situation intermédiaire qui reflète tout autant l'espoir d'un événement que la hantise que ce dernier ne ne se produise pas. Être dans l'attente génère donc un état de stress qui pousse la personne qui le vit à faire, sans s'en rendre compte, pression sur l'autre (entre autres par des sous-entendus répétés) pour mettre fin à sa frustration. Plus la peur de l'échec est importante plus le stress augmente et la pression sur l'autre se fait forte. L'attente (à ne pas confondre avec acceptation et lâcher prise) est donc bien aussi une forme de jeu de pouvoir et ce, même si la personne qui la vit n'a pas l'impression d'exercer la moindre pression sur qui que ce soit.
A ce propos, je rappelle que être DANS l'attente n'est la même chose qu'être EN attente. Je m'en suis d'ailleurs déjà expliquée dans un précédent article : Lâcher prise (2ème partie).
- ● Certains ont également recours au "blindage". Le "blindage" est également une forme de jeu de pouvoir sauf que, dans ce cas, la pression ne s'exerce pas sur l'autre mais sur soi-même !
- En effet, en se "blindant", l'individu cherche à maintenir de force une souffrance qu'il ne peut parvenir à endiguer derrière une carapace mentale afin qu'occultée, elle puisse être oubliée. C'est parfois le seul moyen que trouve un enfant pour continuer à vivre... Aussi, plus la souffrance se répétera et plus, au fil du temps, le blindage deviendra important.
- Or, si se "blinder" peut donner l'illusion d'avoir trouvé la solution idéale il n'en est rien ! Cela ne fait qu'aggraver la situation puisque, même si elle semble s'être évaporée, la souffrance n'est pas pour autant enrayée. Elle ressortira donc tôt ou tard sous forme de symptômes psychosomatiques à quelques endroits du corps. De plus, en cherchant à court-circuiter volontairement sa sensibilité, l'individu se prive aussi d'informations précieuses sur son environnement (tant intérieur qu'extérieur). N'étant plus, de ce fait, alerté par ses émotions il peut, à son insu, alimenter le jeu de pouvoir de l'autre ! Il court donc le risque de se retrouver rapidement prisonnier d'un système pervers qu'il a lui-même (sans s'en rendre compte ) contribué à instaurer.
A ce propos, je vous invite à lire (ou à relire) DECOUVRIR QUI ON EST (3ème partie) "Utiliser en conscience nos scénarios"
➡ Pour lire la suite : (4ème partie) Mettre fin à un jeu de pouvoir
✦ Pour lire d'autres articles cliquer ICI puis rubrique "PAGE"
LE PETIT GUIDE D'UNE RELATION REUSSIE. En éclairant le lecteur sur les pièges à éviter en matière de relation, ce livret permet de trouver la place juste. Abordant la relation intérieure (avec soi) et la relation extérieure (avec l'autre), l'angle de vision que je propose permet de déjouer toutes formes de jeu de pouvoir et donc, d'être véritablement soi-même en toutes circonstances.
Pour en savoir plus (format, tarif, ...) cliquez ICI
© Christine Coulon - avril 2012)
J'autorise la reproduction partielle ou intégrale de cet article exclusivement à des fins non commerciales, sous réserve qu'aucune modification ne soit apportée au texte initial et que mon nom Christine COULON ainsi que l'adresse de mon blog (http://blog.coaching-montelimar.com) figurent de façon lisible au bas de toute reproduction.
Publié le samedi 28 avril 2012 par Christine