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Attention piège : sauver n'est pas aider (2ème partie)

Bulle

TEXTE EN 3 PARTIES
(2ème partie)

↵ Pour revenir à la première partie : "La vigilance s'impose" cliquez ICI

En fait il n'y a pas un mais deux écueils à éviter pour que l'aide apportée à l'autre ne conduise pas à se retrouver soi-même prisonnier d'un jeu de pouvoir.

✓ Premier écueil :

Alimenter le jeu de pouvoir de l'autre

Maintenir quelqu'un dans la dépendance est, qu'on le veuille ou non, un jeu de pouvoir puisque, l'individu qui se complaît dans le rôle de victime cherche ni plus ni moins à se faire prendre en charge par une "âme charitable".

Pour bien saisir ce jeu de pouvoir, je vous invite à lire (ou à relire) la manière "douce" et plus particulièrement "le chantage" dans Jeux de pouvoir (2ème partie) "Apprendre à reconnaître un jeu de pouvoir".

Si on répond à sa demande on endosse le costume du "sauveur" ; on alimente donc délibérément son jeu de pouvoir puisqu'on accepte de jouer justement le rôle qu'il a envie de nous voir jouer face à lui !
Même si, en agissant ainsi, on croit sincèrement l'aider, il n'en est rien ! Pire, on l'enfonce encore davantage ! En effet en répondant à sa demande on l'encourage non seulement à "s'enraciner" dans le rôle du "sauvé" (pourquoi quitterait-il ce rôle puisqu'il obtient ainsi ce qu'il veut) mais, on lui fait passer, de façon subliminale, le message suivant : "sans moi, tu n'es rien !". Maintenir quelqu'un dans la dépendance équivaut donc à lui renvoyer en pleine figure l'image de son impuissance, de son incapacité et de sa petitesse... Quel piètre cadeau que voilà !

✓ Deuxième écueil :

Exercer soi-même un jeu de pouvoir sur l'autre

Tant que l'être humain est dépendant du regard de l'autre pour se reconnaître une valeur il a peu de chance d'échapper aux jeux de pouvoir... Autrement dit, moins on a conscience de sa valeur personnelle et plus on a de chance d'exercer soi-même un jeu de pouvoir sur autrui !

Vous en doutez ? Alors je vous invite à lire (ou à relire) la manière "douce" et plus particulièrement "Les compromis" dans Jeux de pouvoir (2ème partie) "Apprendre à reconnaître un jeu de pouvoir".


Au risque de choquer, je précise que "se dévouer pour l'autre" n'est pas toujours aussi désintéressé que cela en a l'air.... C'est même souvent loin d'être dicté par une seule volonté d'aider...
Je m'explique : se sentir indispensable et arborer de surcroît fièrement l'auréole du bienfaiteur est très flatteur pour un ego humain avide de reconnaissance. Rien de tel pour se donner bonne conscience que de se dévouer corps et âme pour autrui... et encore davantage quand c'est au vu et au su de tout le monde !
L'être humain est ainsi fait... Il a besoin d'être considéré, apprécié, valorisé pour se sentir quelqu'un de bien. Durant l'enfance, cette recherche de valorisation est non seulement légitime mais absolument nécessaire pour se construire une bonne image de soi et acquérir plus tard une assurance et une confiance en soi durables. Tout être humain aspire à être considéré et à voir ses compétences reconnues.
Or, dans notre société, il est généralement très mal vu d'avoir foi en ses capacités, les mettre ouvertement en avant et plus encore de se reconnaître soi-même une valeur ! Cela ne se fait pas ! Ceux qui se risquent à déranger l'ordre établi le regrettent amèrement car ils deviennent aussitôt l'objet de railleries et de reproches acerbes...
Ce n'est pas le désir d'être considéré qui pose problème mais l'incapacité à s'apporter soi-même cette considération ! En effet c'est cette impuissance qui, poussant à rechercher cette reconnaissance à l'extérieur, rend dépendant du regard de l'autre.
Alors, ne pouvant s'accorder eux-mêmes le crédit dont ils ont besoin, certains s'y prennent autrement pour obtenir quand même cette reconnaissance à laquelle ils aspirent dans leur for intérieur sans oser pourtant se l'avouer... Autrement dit, se laissant facilement griser par le fait d'accomplir une "bonne action", ils n'hésitent pas à entrer dans des compromis en mettant en avant, avec plus ou moins d'affectation, non pas leur (réel) talent mais leur "grande générosité"... Ainsi, leur soi-disant abnégation forçant l'admiration, ils peuvent savourer en toute quiétude la reconnaissance de leur "remarquable grandeur d'âme" sans avoir pour autant déroger (du moins en apparence) aux règles de bienséance...

Je rappelle que la relation "sauveur-sauvé" est une forme de manipulation parmi les plus fréquentes. Ce jeu de pouvoir devient "dépendance réciproque" lorsque le "sauveur" comme le "sauvé", tirent l'un et l'autre profit d'une situation qui garantit à chacun la satisfaction de ses prérogatives personnelles. Le "sauveur" se sert implicitement de son "protégé" pour acquérir l'admiration et la reconnaissance auxquelles il aspire, quant au "sauvé", appuyant à la fois sur la corde sensible et sur le besoin de valorisation de son "bienfaiteur", il atteint aussi son but puisqu'il réussit, sans trop d'efforts, à se faire prendre en charge par quelqu'un !

Pour lire la suite : Aider c'est laisser sa liberté à l'autre.

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(© Christine Coulon - mai 2012)
J'autorise la reproduction partielle ou intégrale de cet article exclusivement à des fins non commerciales, sous réserve qu'aucune modification ne soit apportée au texte initial et que mon nom Christine COULON ainsi que l'adresse de mon blog (http://blog.coaching-montelimar.com) figurent de façon lisible au bas de toute reproduction.

Publié le mardi 29 mai 2012 par Christine