Agressif ou combatif, ce n'est pas la même chose
TEXTE EN 2 PARTIES
(1ère partie)
Beaucoup de personnes confondent malheureusement deux comportements pourtant totalement différents : l'agressivité et la combativité.
- ● Quelqu'un d'agressif attaque généralement le premier. Cherchant (plus ou moins ouvertement) l'affrontement, il provoque intentionnellement son adversaire car il veut en découdre avec lui. Quelle que soit l'apparence qu'elle revêt, l'agressivité est donc toujours synonyme de violence et de non respect des valeurs d'autrui.
- ● La personne combative, elle, n'attaque jamais la première ou très rarement dans le sens où, même si elle est à l'origine de la confrontation, en aucun cas sa démarche ne sera empreinte de violence. En effet, généralement bien dans "ses baskets", elle sait ce qu'elle veut mais elle sait aussi respecter les valeurs d'autrui. Elle va donc vers l'autre avec assurance et conviction en recherchant un terrain d'entente par le débat et non par l'affrontement. Par contre, il est vrai que si on la cherche, non seulement elle ne se dérobe pas mais, elle défend ses convictions avec beaucoup de fermeté et même de vigueur !
Attention toutefois car, contrairement à ce que l'on croit souvent, l'agressivité n'est pas seulement l'apanage de ceux qui crient le plus fort. En effet, elle peut aussi prendre un tout autre visage... Il ne faut pas trop vite oublier que certaines personnes peuvent dissimuler leur agressivité sous une apparence fort accommodante. N'ayant pas le courage nécessaire pour affronter l'autre de face (ou pour prendre le risque de remettre en cause leur image ou leur réputation), elles préfèrent de loin jouer la carte de l'ambiguïté et de l'amabilité pour ne pas se mettre elles-mêmes en danger. Leur agressivité se dissimule alors sous un comportement jovial et tout en rondeur. Prudence ! Cette ruse n'a qu'un seul but : brouiller les pistes !
En effet, une fois qu'elles ont jeté leur dévolu sur une proie, elles vont tenter de la déstabiliser en lui assénant quelques coups bas afin de tester sa force de réaction. Puis, intensifiant leurs attaques (mais toujours en douce) elles la poussent adroitement dans ses retranchements pour la contraindre à réagir. Leur but : inciter l'autre à se défendre afin de lui faire endosser habilement la totale responsabilité de l'attaque. De ce fait quand, les charges s'amplifiant, ce dernier réagit pour se défendre, c'est lui qui passe pour agressif et non le véritable agresseur ! Ce dernier peut alors dégainer ses flèches destructrices en toute quiétude puisque, la magie aidant, il n'a aucun mal à prendre les autres à témoin de sa "légitime défense". En outre, se sentant activement soutenu par son entourage, il se sent véritablement pousser des ailes. N'est-il pas parvenu à mettre à mal sa proie sans encourir pour autant lui-même la moindre désapprobation, la moindre critique ?
Il convient donc d'être extrêmement vigilant pour ne pas se laisser soi-même abuser car, tant que la différence entre ces deux attitudes n'est pas faite de manière claire, il y a un risque réel de tomber dans le piège tendu.
C'est cette confusion qui conduit malheureusement bon nombre de personnes à se culpabiliser... Persuadées d'être méchantes (à force de s'entendre reprocher leur soi-disant agressivité alors qu'en réalité elles n'ont fait que se défendre, elles finissent donc par se laisser maltraiter par leur entourage car elle n'osent plus réagir. Or, avoir une nature combative n'est pas un défaut, loin de là !
Pour étayer mon raisonnement, j'invite le lecteur à procéder à la même l'analyse que celle que j'ai faite il y a plusieurs années en observant un de nos animaux parmi les plus attachants. Autrement dit, le félin le plus familier et le plus flegmatique qui soit : notre ami le chat ! Câlin, prompt à ronronner et faisant patte de velours quand il est en sécurité, ce dernier sait aussi, le cas échéant, parfaitement utiliser les armes dont la nature l'a équipé. En effet, ce gentil minou pacifique dispose de griffes acérées pour assurer sa survie le cas échéant !
Ne trouvez-vous pas, comme moi, que cette image délivre un enseignement digne d'être médité ?
De la même manière que le chat, si certains ont été dotés à leur naissance d'une nature aussi combative ce n'est sûrement pas le fait d'un hasard ! En effet, être combatif ne signifie pas avoir mauvais caractère comme on le dit souvent, c'est savoir utiliser à bon escient ce que la nature a donné à l'être humain pour assurer sa défense (et donc sa survie) si besoin est !
◗ Exprimer sa colère
Etre respectueux, compréhensif, conciliant et pacifique ne donne pas tous les droits à l'autre ! Autrement dit, ce n'est pas parce qu'une personne est bienveillante vis-à-vis d'autrui qu'elle doit pour autant se taire et tout accepter, y compris les pires insultes et les coups bas ! Face à la méchanceté, face au manque de respect, face à une volonté manifeste de lui nuire ou de la manipuler, il est juste qu'elle éprouve de la colère et qu'elle l'exprime !
En effet, comme toutes les émotions, la colère est faite pour être exprimée (émotion : ex movere = mettre en mouvement - sous-entendu mouvement vers l'extérieur). C'est la raison pour laquelle refouler sa colère conduit non seulement à se mettre en danger (puisqu'elle ne peut remplir son rôle) mais à subir les conséquences de ce refoulement dans son corps (apparition de symptômes physiques).
Contrairement à l'agressivité et la rage, qui sont porteuses de violence, la colère n'est jamais destructrice. La violence est l'aveu d'une frustration et reflète une impuissance à satisfaire un désir. Elle pousse donc à renverser les obstacles pour obtenir satisfaction. La colère, elle, est à l'opposé de la violence ; elle exprime la force d'un individu, sa puissance personnelle et donc, sa capacité à se faire respecter d'autrui.
Cette force combative est donnée pour défendre sa personne, son territoire et ses valeurs. Autrement dit, elle est garante de la sécurité vitale d'un individu et du respect de sa personne.
Son unique fonction étant donc de maintenir fermement l'agresseur à distance et de lui interdire toutes possibilités de nuisance, elle ne se manifeste que lorsqu'un individu se sent menacé.
La colère ne pousse donc jamais à attaquer sans raison. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle ne peut en aucun cas être assimilée à de la violence !
♦ Mercredi 9 mai 2012.
Certaines questions, suscitées par la publication de cet article, me conduisent à préciser ma pensée en développant davantage certains aspects de ce thème pouvant porter à confusion. C'est ce que j'ai fait dans un nouvel article complémentaire à celui-ci !
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© Christine Coulon - avril 2012)
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Publié le samedi 5 mai 2012 par Christine